Penya Barcelonista de Lisboa

dilluns, de juliol 12, 2010

L'Espagne... et heureusement !




L'Espagne... et heureusement !

Quand j'ai vu Robben se présenter seul devant Casillas, pendant les quelques instants qui ont précédé la frappe de l'attaquant batave qui allait être détournée du bout du pied par le capitaine espagnol, j'ai eu peur. Peur que les Pays-Bas, que les "méchants" finissent par remporter cette finale, ce qui aurait constitué une véritable insulte au football. Pourquoi ? Il suffit de jeter un oeil aux stats des Oranje : 8 jaunes et 1 rouge !

On cherchait avant cette finale comment les hommes de Van Marwijk allaient s'y prendre pour contrarier le jeu huilé des Espagnols. Exercer un pressing haut ? Pourquoi pas. Couper la première relance de la charnière centrale - et en particulier celle de Piqué ? Sans doute. Mettre des coups de latte et défourailler à tout-va au milieu ? Oh que oui ! Car c'est bien sur le jeu dur que les Néerlandais avaient fondé tous leurs espoirs.

J'avais annoncé que Van Bommel allait envoyer un tacle de malade dans les 20 premières minutes. Il m'a fait mentir. Il a fallu attendre la... 22e minute pour voir le joueur du Bayern commettre un véritable attentat sur Iniesta. Il faut revoir les images : ce cinglé, cette pourriture ultime arrive par derrière, les deux pieds décollés du sol et à pleine vitesse. Heureusement que le petit milieu offensif du Barça le voit arriver et qu'il a le temps de décoller un peu du sol pour ne pas être sur ses appuis au moment de l'impact, parce que le Batave l'aurait coupé en deux.

Gonflé que Van Bommel devienne champion du Monde

Alors je veux bien qu'on me raconte ce qu'on veut, que ça aurait faussé la finale ou je ne sais quoi, mais à la mi-temps les Pays-Bas auraient dû se retrouver à 9. Parce que dans le genre, le pied de De Jong dans le thorax de Xabi Alonso n'est pas mal non plus. Au passage, je note qu'il est donc moins grave d'envoyer ses crampons dans le sternum de l'adversaire que d'y placer un coup de boule. Et constate, toujours au passage, que les casseurs peuvent tout se permettre.

Quand je pense que Van Bommel termine le match, après 7 fautes dont 3 valaient un jaune et des protestations systématiques auprès de l'arbitre... Franchement, ça m'aurait gonflé que ce mec qui représente tout ce que je déteste dans le foot devienne champion du Monde. Quant à monsieur Webb, il a failli dans sa mission de protéger les créateurs. Qu'un arbitre se trompe sur un hors-jeu de 20 cm, je peux comprendre. Ce ne sont pas des robots. Mais laisser passer ça, ce n'est juste pas tolérable...

Au niveau du jeu, l'Espagne a, comme attendu, eu la mainmise sur le ballon et appliqué la recette qui a fait son succès depuis deux ans. Xavi en chef d'orchestre, Iniesta en électron libre, même avec un Villa pas dans son assiette et un Torres diminué, ça passe quand même. Et puis il y a eu l'entrée de Fabregas, qui a fait basculer le match. Avec sa vista, sa vitesse de dribble et sa justesse de passe, le Gunner a fait la différence.

Masturbés sur Mourinho

Mais celui qui est à la fois le symbole de cette équipe d'Espagne et celui du foot tel que je l'aime, c'est Iniesta. Ce mec petit et chétif, avec une gueule d'expert-comptable et le charisme d'une moule, est LE joueur de football par excellence. Tout ce qu'il fait est frappé du sceau de l'intelligence. C'est fin, souvent recherché et parfois décisif. Comme à Stamford Bridge en demi-finale de LDC l'an passé. Comme ce dimanche 11 juillet, au bout de la prolongation.

J'espère que tous ceux qui se sont masturbés sur la victoire de l'Inter et le jeu de Mourinho sauront reconnaître les mérites et le talent de cette équipe espagnole. J'espère lire dans les coms, demain matin, quelques avis élogieux. On verra. En attendant, cette équipe qui affiche le paradoxe d'avoir été l'une des plus offensives du Mondial tout en ne marquant que 8 buts, est devenue championne d'Europe et du Monde avec pas mal de joueurs de petite taille qui savent faire vivre le ballon et privilégient l'intelligence à la force brute.

Moins brillante qu'à l'Euro, la Roja a commencé doucement avant de monter en régime. Mais à son meilleur, elle conserve une avance indéniable sur la concurrence. L'ossature de l'équipe est encore jeune, ce qui pourrait lui permettre de rafler encore quelques trophées et d'entrer dans l'histoire du jeu au cours des années à venir. Le début de cette décennie sera-t-il espagnol ? C'est tout le mal que je leur souhaite...

Pierrot
http://fr.sports.yahoo.com/fo/pierrotlefoot/article/1297131/