Un Clasico déjà très chaud
Un Clasico déjà très chaud
Décisif dans la course au titre, le Clasico entre le Real Madrid et le FC Barcelone (samedi à 22h00) met les deux villes et les deux clubs sens dessus dessous. Ambiance.
C'est l'effervescence à Madrid
Si, dès le début de semaine, le Clasico était au centre de toutes les discussion à Madrid, l'effervescence s'est vraiment faite sentir à partir de mercredi, après le match de Barcelone contre Arsenal en Ligue des Champions. Dès lors, les médias ont été trois fois plus nombreux à Valdebebas, le centre d'entraînement du Real. Mais surtout à partir de cette date, l'état d'esprit a changé dans la capitale espagnole. La confiance engrangée grâce notamment à la place de leader a laissé place à une certaine inquiétude à l'idée d'affronter Lionel Messi. «Comment arrêtons-nous ce gars-là ?», s'interrogeait Marca. «Messi fait peur», avouait AS, l'autre quotidien sportif madrilène. Mais si la presse s'inquiète, les joueurs eux ne laissent rien transparaître. Guti et Cristiano Ronaldo, venus en conférence de presse, ont affiché de large sourire en insistant sur «la performance du collectif catalan plutôt que sur celle de Messi».
L'entraîneur Manuel Pellegrini est également resté de marbre. «On ne va pas faire un match en fonction de Messi. Je n'ai pas peur du Barça. Cela fait six ans que je suis en Espagne et j'ai joué contre cette équipe onze fois et je pense que je les connais bien. Après il y a des choses que je ne peux pas maîtriser, notamment les rendements individuels. Nous essaierons de nous baser sur le match aller où nous leur avons posé des problèmes.» Des Madrilènes prudents mais aussi excités. « C'est le meilleur Clasico de ma carrière au vue des effectifs et de l'enjeu au classement », a lancé Guti du haut de ses quatorze saisons passées au Real. L'excitation a aussi gagné les supporters. Dès lundi, il ne restait plus de place à vendre. Le club a indiqué pouvoir remplir potentiellement plus de deux Santiago-Bernabeu (sa capacité étant de 80 000 spectateurs). Seules des places VIP ont pu être achetées. Par exemple, un groupe de New-Yorkais fera le déplacement pour l'évènement après avoir débourser 1 000 euros par place VIP.
Barcelone veut faire la fête
«Où voir le match ? Entre amis, au bar, sur écran géant...». Toute la semaine, la question a occupé l'esprit des Barcelonais, qui préparent ce Clasico 2010 comme une énorme fête. Tous rêvent d'aller danser sur les Ramblas à la fin du match, comme l'an dernier après le 2-6 historique passé aux Merengues. Ils étaient des dizaines à attendre les joueurs à la sortie de la Ciutat Esportiva du Barça, mercredi matin au lendemain du quadruplé historique de Lionel Messi face à Arsenal en C1 (4-1). Bizarrement, l'effervescence palpable en ville n'est pas visible dans l'équipe. Mercredi en conférence de presse, Gérard Piqué a présenté son livre, «Voyage, aller-retour». Dans la salle, parmi les nombreux journalistes, tous les joueurs étaient présents pour soutenir l'écrivain du jour et... lui lancer des quolibets amicaux. Seule consigne : interdiction de parler du Clasico. «Nous répondrons sur le terrain», a prévenu Piqué.
Du coup, à chaque question portant sur le Real Madrid, Messi, Xavi, Henry, Ibrahimovic et les autres, sifflaient, en charriant gentiment l'auteur de la question. «L'ambiance au sein du groupe est extraordinaire», confiait récemment Xavi Hernandez, le chef d'orchestre. Cela se voit. Chaque fois un peu plus nerveux au bord du terrain, Josep Guardiola semble porter seul la pression sur ses épaules pour mieux protéger ses joueurs. Jeudi, à l'avant-veille du choc, il leur a octroyé un jour de repos, exactement comme l'an passé. Et samedi, comme l'an passé, l'équipe voyagera à Madrid le jour du match. A l'inverse, dans la presse la température est au maximum. El Mundo Deportivo a ainsi révélé la grave maladie qui frappe plusieurs dirigeants du Real : le «syndrome du dix». Eliminé le 10 novembre en Coupe par Alcorcon (D3), puis le 10 mars par Lyon en C1, ils craignent la venue du N°10 du Barça, samedi... un 10 avril.
Jean-Louis TOURRE (à Madrid) et Frédéric TRAÏNI (à Barcelone)
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