La chute de la Maison Blanche
La chute de la Maison Blanche
Il n'y a pas une seule manière de jouer au football, mais de multiples, et c'est heureux. Offensive, défensive, équilibrée...vous ne nous prendrez jamais en flagrant délit de pensée unique en matière de football ! Chaque entraîneur est un chercheur à sa façon, qui tente de fixer un cadre collectif et d'édicter des principes à des joueurs qui n'ont pas tous les mêmes aptitudes, ni les mêmes besoins. Il n'existe pas de modèle déposé ni de prototype absolu car aucune équipe au monde ne peut ressembler à une autre. Chacune joue avec ses moyens, et selon ses possibilités. La dimension humaine est fondamentale, de même que l'alchimie secrète qui fait qu'un vaste conglomérat devient par magie une équipe.
C'est pourquoi le Barcelone de Pep Guardiola et le Real Madrid de José Mourinho méritent autant l'un que l'autre notre respect. Jusqu'à la demi-finale de la Ligue des champions, mercredi à Bernabeu, nous nous refusions à les départager, et plus encore à les juger. Certes, «confessons» le volontiers : avec ses démonstrations de rare plénitude, Barcelone nous enchante depuis longtemps. Sa culture du jeu, la qualité très supérieure de ses individualités, ses prédispositions à la maîtrise du ballon, son goût prononcé pour le mouvement, sa capacité à contrôler et à emballer les matches, sa faculté à marquer des buts, son équilibre quasi parfait entre le physique, le technique, la création et l'efficacité, sa propension à savoir gérer n'importe quel événement, dévoilent un style fascinant à nul autre pareil.
Mais la science tactique du Real Madrid, la dimension supérieure de ses stars (ici Cristiano Ronaldo, photo Reuters), son orgueil, son aptitude au combat, son sens du dépassement qui lui permet d'abolir ses propres limites, ce parfum européen qui le transporte, ne nous ont jamais laissé indifférent. Bien au contraire. Mais là, dans quelle voie absurde s'est-il égaré ? Par un excès de vaillance, par un tempérament excessivement belliqueux, par un caractère inutilement provocateur, par un emportement agressif qui révélait l'unique volonté de détruire physiquement son adversaire, le Real Madrid a délibérément tourné le dos à sa majestueuse histoire, et exposé sa face sombre au monde entier. Il l'a payé cher, au plan sportif. Mais, plus encore, c'est l'image souveraine de la Maison Blanche qui vient d'en prendre un sacré coup !
Denis Chaumier
Directeur de la rédaction de France Football
Il n'y a pas une seule manière de jouer au football, mais de multiples, et c'est heureux. Offensive, défensive, équilibrée...vous ne nous prendrez jamais en flagrant délit de pensée unique en matière de football ! Chaque entraîneur est un chercheur à sa façon, qui tente de fixer un cadre collectif et d'édicter des principes à des joueurs qui n'ont pas tous les mêmes aptitudes, ni les mêmes besoins. Il n'existe pas de modèle déposé ni de prototype absolu car aucune équipe au monde ne peut ressembler à une autre. Chacune joue avec ses moyens, et selon ses possibilités. La dimension humaine est fondamentale, de même que l'alchimie secrète qui fait qu'un vaste conglomérat devient par magie une équipe.
C'est pourquoi le Barcelone de Pep Guardiola et le Real Madrid de José Mourinho méritent autant l'un que l'autre notre respect. Jusqu'à la demi-finale de la Ligue des champions, mercredi à Bernabeu, nous nous refusions à les départager, et plus encore à les juger. Certes, «confessons» le volontiers : avec ses démonstrations de rare plénitude, Barcelone nous enchante depuis longtemps. Sa culture du jeu, la qualité très supérieure de ses individualités, ses prédispositions à la maîtrise du ballon, son goût prononcé pour le mouvement, sa capacité à contrôler et à emballer les matches, sa faculté à marquer des buts, son équilibre quasi parfait entre le physique, le technique, la création et l'efficacité, sa propension à savoir gérer n'importe quel événement, dévoilent un style fascinant à nul autre pareil.
Mais la science tactique du Real Madrid, la dimension supérieure de ses stars (ici Cristiano Ronaldo, photo Reuters), son orgueil, son aptitude au combat, son sens du dépassement qui lui permet d'abolir ses propres limites, ce parfum européen qui le transporte, ne nous ont jamais laissé indifférent. Bien au contraire. Mais là, dans quelle voie absurde s'est-il égaré ? Par un excès de vaillance, par un tempérament excessivement belliqueux, par un caractère inutilement provocateur, par un emportement agressif qui révélait l'unique volonté de détruire physiquement son adversaire, le Real Madrid a délibérément tourné le dos à sa majestueuse histoire, et exposé sa face sombre au monde entier. Il l'a payé cher, au plan sportif. Mais, plus encore, c'est l'image souveraine de la Maison Blanche qui vient d'en prendre un sacré coup !
Denis Chaumier
Directeur de la rédaction de France Football
1 Comments:
ninest123 08.11
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By Anònim, at 5:34 a. m.
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