Penya Barcelonista de Lisboa

dimarts, de març 10, 2009

Messi, «la puce atomique» qui terrorise les défenses


Messi, «la puce atomique» qui terrorise les défenses

Traité aux hormones de croissance dans sa jeunesse, le chef d'orchestre argentin du Barça devrait dépasser en renommée les dieux à crampons répertoriés depuis des lustres. Lyon se méfiera de lui, mercredi, en huitièmes de finale retour de la Ligue des champions.

Ses brusques changements de direction en pleine course, sa maîtrise magique du ballon, la précision de ses passes et ses buts décisifs font de Lionel Messi l'ennemi public numéro un des Lyonnais, ses adversaires mercredi soir en huitièmes de finale de la Ligue des Champions (1-1 à l'aller). Derrière la panoplie de ses subtilités techniques apparaît pourtant un footballeur tout simple, d'un physique ordinaire mais pétri de talent. Deuxième du dernier ballon d'or de France-Football, troisième la saison précédente, en passe de décrocher la prestigieuse timbale en décembre prochain, Messi, 21 ans, a troqué en juillet dernier son maillot numéro 19 pour le 10 qui appartenait à Ronaldinho, porté avant lui par Maradona, Luis Suarez, Romario ou Rivaldo. Des références !
«Chez Messi, la passion est tangible dès qu'on le voit avec le ballon, il a toujours du plaisir sur le terrain. Il est humble, discret, c'est un vrai bonheur de le côtoyer. Par son jeu ondoyant et ses remises lumineuses, il touche au sublime, confie Éric Abidal, son partenaire, blessé.
Quand on écoute le phéno­mène sud-américain, il faut tendre l'oreille. Le nouveau demi-dieu des terrains chuchote presque et paraît avaler la moitié de ses phrases. Sa vie en raccourci, justement ? Il raconte qu'à 13 ans il a fui la crise économique argentine et s'est installé à Barcelone avec ses parents, ses trois frères et sœurs. «En arrivant, je me suis senti étranger et perdu sans mes amis. Mes parents voulaient absolument travailler en Espagne, car j'étais malade.» La Puce (la Pulga), comme on le surnommait, souffrait d'une maladie hormonale. «Elle a perturbé ma croissance puisque, à 13 ans, je ne mesurais que 1,35 m. Le traitement coûtait 900 dollars par mois et était inaccessible à ma famille, pauvre, et à mon père, métallo. Comme aucun club argentin ne voulait le prendre en charge, on a tenté notre chance avec le Barça.» Après une seule séance d'entraînement, il convainc l'entraîneur et obtient un contrat que Carles Rexach, alors directeur sportif des Blaugrana, gribouille sur le premier morceau de papier venu, une serviette, au bar du coin.
En 2000, Messi arrive officiellement au centre de formation du club, la Masia, à 200 mètres du Camp Nou. Le médicament-panacée qu'il absorbe quotidiennement pendant deux ans lui permet de prendre un centimètre par mois. Il fait ses débuts en Liga fin 2004. Ronaldinho et Deco sont fascinés par leur «petit frère», comme ils le surnomment, et s'étonnent de son développement fulgurant. «Ils me soutenaient tant qu'ils pouvaient, se remémore Messi. Je n'avais pas de permis de conduire, ils me conduisaient à l'entraînement et me ramenaient à la maison. J'ai continué à grandir et à progresser au cœur d'une équipe faite pour avoir le ballon, dominer son adversaire. La nouveauté cette année par rapport aux dernières saisons : nous nous échinons à récupérer le ballon quand nous ne l'avons plus.»
Digne héritier de Maradona
Parfois, Messi passe pour un individualiste, il dribble trois joueurs plutôt que de faire une passe. Tel un «suceur de ballon» ? «Non, j'ai toujours joué comme ça, je ne vois pas pourquoi je changerais. C'est en dribblant, et avec ma percussion, que j'ai pu accéder au groupe professionnel du Barça.» Sa conduite de balle est particulière, on dirait qu'il aimante le ballon, mais de l'extérieur du pied : «J'ai joué d'instinct de cette façon. Môme, je passais mon temps balle au pied sur des terrains vagues pourris. Avec mon premier club, Grandoli, je me préparais dans la rue, dans ma maison, partout.»
Messi veut gagner la Ligue des champions avec Barcelone dès cette saison. Une contrepartie à un sentiment de frustration non refoulé. «En 2006, mon ex-entraîneur, Frank Rijkaard, ne m'avait pas retenu pour la finale à Paris, contre Arsenal (battu 2-1). J'aurais aimé disputer ce match, le coach ne m'a pas jugé à cent pour cent apte après une longue blessure. J'étais heureux de la victoire pour mon club, mais je l'avais mauvaise de ne pas être sur le terrain.»
Depuis huit ans en Catalogne, il envisage de faire toute sa carrière à Barcelone. «C'est pour remercier les Blaugrana, ils m'ont fait venir avec ma famille et m'ont tout donné, il faut savoir renvoyer l'ascenseur.» Messi a déjà bien œuvré pour l'honneur de l'Argentine en conduisant l'équipe olympique à la médaille d'or aux JO de Pékin. L'Argentine est d'ailleurs persuadée de détenir en lui l'héritier de Diego Maradona : «Avec ce dernier, la gémellité est troublante, ils ont la même taille (1,69 m) et le même talent. Messi est plus précoce. Comme Dieguito, il sait éliminer ses adversaires. À l'image d'un terroriste, mais sans violence», racontait Jorge Valdano, champion du monde en 1986, dans le quotidien argentin Clarin. Avec Messi, c'est presque toujours l'attentat du plaisir.