Penya Barcelonista de Lisboa

dijous, d’abril 09, 2009

BARCELONE À LA FOLIE


Barcelone, encore injouable

Le FC Barcelone n'a laissé aucune chance au Bayern Munich (4-0), en quart de finale aller. Maîtresse de son art, l'équipe de Guardiola menait 2-0 à la 12e minute et avait bouclé le score à la pause. Exceptionnel.Avec Barcelone ou le Bayern dans un match à élimination directe de Ligue des champions, le suspense est une notion qui n'a pas sa place. L'équipe allemande avait moulu le Sporting en huitième de finale (5-0, 7-1). Elle s'est, à son tour, fait hacher menu par le Barça en quart de finale aller (4-0), mercredi. Le Bayern a vécu à peu près la même chose que Lyon il y a un mois (2-5), sans avoir droit à la moindre inattention défensive. L'équipe de Pep Guardiola a déjà tué tout suspense quant à sa place en demi-finale. Mais il a maintenu en vie le rêve de 90.000 spectateurs et de millions de téléspectateurs avec son football exceptionnellement riche et spectaculaire. Même Johan Cruyff, le spectateur le plus blasé du monde, a assisté en tribunes à la démonstration de la vitalité de son héritage. Un franc sourire aux lèvres.

Le Bayern n'a jamais eu le temps de se croire dans le match. Deux faits de jeu sont même venus à son secours, en milieu de première période, pour ralentir un peu la vitesse de sa noyade. D'abord, l'expulsion de Pep Guardiola (17e), incapable de se maîtriser après un penalty refusé à Messi pour une faute de Lell. Ensuite, la blessure au visage du gardien Hans-Jörg Butt, touché par les crampons d'Henry lancé divinement par Messi (22e). Ces deux événements ont fait baisser le match d'un ton et quasiment plongé le Barça dans les sphères de l'ordinaire.

Problème pour le Bayern : le club espagnol menait déjà 2-0. Autre souci majeur : les Catalans ont repris leur récital avant la pause pour inscrire deux nouveaux pions (4-0).Marquez suspendu... par choixPorté par une circulation du ballon aussi fluide que d'habitude, le Barça a mis en route ses solistes à peine le coup d'envoi sifflé par M. Webb. Dès la 8e, Eto'o servait Messi les yeux fermés et l'Argentin ouvrait son pied gauche avec maîtrise (1-0). Par politesse, il lui servit le même caviar trois minutes plus tard, et le Camerounais breakait avec plus de force (12e, 2-0), dans une position où Henry avait échoué un peu plus tôt (6e). En fin de première période, le Français se mit dans la danse en perçant côté gauche. Centre en retrait et but du bout du pied de Messi (3-0, 38e).

Henry marquait ensuite pour son troisième match de C1 consécutif, parfaitement à l'affût après un énième numéro de Messi stoppé par l'épaule droite de Van Bommel (43e, 4-0). Ribéry impulsa un tout petit quelque chose sur son côté mais manqua largement le cadre juste avant la pause. A la mi-temps, il put réaliser une seule chose parmi celles qu'il avait prévues : échanger son maillot avec Henry, dont l'aile protectrice ressemblait à une excuse pour pareille humiliation.La seconde période eut exactement le même profil, avec un peu moins d'intensité dans l'effort barcelonais.

Mais le Bayern, groggy, était un corps passif. Les Bavarois - qui viennent de prendre neuf buts en deux matches - n'avaient rien de mieux à faire qu'accompagner l'inéluctable scénario. A la 59e, Butt dévia sur la barre une tentative de Messi plein axe. Puyol sauva son équipe à la 71e d'un tacle rageur devant Ze Roberto, trop mou pour croire à la réduction du score. Dans une fin de match où Guardiola orchestrait les ovations à la romaine pour ses joueurs sortants (Henry, Y. Touré, Eto'o), Marquez maîtrisait son effort jusqu'au bout en obtenant un avertissement qui le suspend pour le match retour, pour gain de temps. Sauf réaction épidermique de l'UEFA, le Mexicain est sûr de voir les demi-finales. Le Bayern, lui, quasi certain d'un quatrième échec consécutif en quart depuis son succès de 2001. L'éternel optimisme de Jürgen Klinsmann a trouvé à qui parler. Ce score est, pour sa rhétorique, un défi avant le match retour.

- Cé. Ro.

Journal L'Equipe.fr