LYON, PERDU DANS L'IMMENSITÉ
LYON, PERDU DANS L'IMMENSITÉ
Durant une première période où il a subi, sans offrir la moindre consistance, le jeu d'un Barça en état de grâce, Lyon a dilapidé toutes ses chances de poursuivre sa route en Ligue des champions (2-5). Les Catalans ont démontré brillamment à quelle distance se situe le très haut niveau européen. A des années lumière...
Il y a une logique implacable à voir Lyon échouer en huitième de finale de la Ligue des champions contre Barcelone, même si c'est la troisième fois consécutive à ce niveau, à des années lumière de son rêve européen assumé. Baladé pendant l'essentiel de la première période et revenu du néant dans une seconde plus décousue et équilibrée, conclue sur un score virtuel qui l'aurait laissé vivant (1-1), le champion de France a perdu son match retour dans des proportions qui auraient pu le traumatiser, et qui lui laisseront finalement un arrière-goût d'inachevé (2-5). Cette incompréhension, il l'a d'ailleurs traduite sur le terrain par un énervement particulier qui a coûté des jaunes à Delgado, Toulalan, Cris, Makoun, Grosso puis une expulsion à Juninho, pour insulte, apparemment à Daniel Alves (90e). Le match aller s'était achevé sur un débat microcosmique : Benzema aurait-il dû passer à Makoun pour assurer le 2-0 ? Le retour entraînera des discussions plus générales : Barcelone était-il trop fort ou Lyon trop faible ? Les deux, mon capitaine, et c'est bien parce que cette équipe catalane appartient déjà au panthéon des préférences locales, toutes époques confondues, qu'il était essentiel de rentrer dans ce match avec les idées plus claires et les jambes décidées. Interrompu dans son effort à l'aller et irrésolu sur son approche au retour, le club français quitte la compétition sans avoir empêché le Camp Nou de se gausser de la qualification dès la mi-temps du match retour. C'est un regret qu'il doit nourrir s'il entend grandir dans cette compétition.
Une première période catastrophique
Cette élimination, Lyon la doit intégralement à cette horrible première période. Rien de ce qui était envisagé n'a fonctionné. Le scénario fut à ce point brutal, irrésistible et démoralisant qu'il faut bien se demander ce qui était exactement prévu pour créer les conditions de la qualification. Claude Puel, la veille du match, avait tracé l'idée qu'il faudrait exercer le même pressing qu'au match aller et agir plus intelligemment une fois le ballon récupéré. Pendant une dizaine de minutes, l'impression domina effectivement que l'OL s'était fixé une ligne imaginaire, trente-cinq mètres devant Lloris, au-delà de laquelle il s'était promis que rien ne passerait. Cris gicla deux ou trois fois. Le pressing de Delgado parut pouvoir livrer quelques munitions. Mais il en fallait davantage pour empêcher Barcelone de jouer comme il le désire, court, dans les pieds, en mouvement, d'une ligne à l'autre, toujours plus loin dans le camp adverse, toujours plus vite au moment où l'espace se libérait. Entre le risque d'exploser comme à l'aller et celui de subir dans son camp, Lyon choisit la deuxième solution. Autrement dit, celle du miracle. Il ne s'est pas produit, et cette espèce de démission face à la récupération eut, contre une équipe en état de grâce, des conséquences catastrophiques.
Cette élimination, Lyon la doit intégralement à cette horrible première période. Rien de ce qui était envisagé n'a fonctionné. Le scénario fut à ce point brutal, irrésistible et démoralisant qu'il faut bien se demander ce qui était exactement prévu pour créer les conditions de la qualification. Claude Puel, la veille du match, avait tracé l'idée qu'il faudrait exercer le même pressing qu'au match aller et agir plus intelligemment une fois le ballon récupéré. Pendant une dizaine de minutes, l'impression domina effectivement que l'OL s'était fixé une ligne imaginaire, trente-cinq mètres devant Lloris, au-delà de laquelle il s'était promis que rien ne passerait. Cris gicla deux ou trois fois. Le pressing de Delgado parut pouvoir livrer quelques munitions. Mais il en fallait davantage pour empêcher Barcelone de jouer comme il le désire, court, dans les pieds, en mouvement, d'une ligne à l'autre, toujours plus loin dans le camp adverse, toujours plus vite au moment où l'espace se libérait. Entre le risque d'exploser comme à l'aller et celui de subir dans son camp, Lyon choisit la deuxième solution. Autrement dit, celle du miracle. Il ne s'est pas produit, et cette espèce de démission face à la récupération eut, contre une équipe en état de grâce, des conséquences catastrophiques.
Six buts en vingt-quatre minutes
Lloris avait eu chaud quatre fois, déjà, quand Henry ouvrit le score, presque fatalement, à la 25e, sur une action rudimentaire - passe en profondeur de Marquez - que le Français transforma en but grâce à son contrôle orienté et la couverture de Boumsong. Henry devint l'idole de la soirée en doublant la mise deux minutes plus tard sur une passe de Xavi, à l'issue d'une séquence de jeu plus horizontale, puis en livrant une passe décisive pour Eto'o sans pitié au point de penalty (43e). Entre-temps, Messi avait assuré le 3-0 en effaçant Grosso, Delgado, Boumsong, Cris et pris un relais sur Eto'o. Démissionnaires, absents et le regard vidé face à ces monstres qui glissaient sur le billard, les Lyonnais ne possédaient plus rien à quoi se raccrocher, et la réduction du score de Makoun, d'une tête en pleine lucarne, sur la deuxième incursion lyonnaise en terre adverse, sembla un heureux hasard (4-1). Six buts en vingt-quatre minutes de jeu, c'est le spectacle complètement fou que put applaudir le Camp Nou lorsque Lyon revint à 4-2 grâce à Juninho, suite à une percée de Delgado intelligemment oubliée par Benzema à la 48e minute.
Benzema manque le 3-4
Alors, l'OL se mit à maudire cette première période de chute libre. Avec plus d'agressivité sur l'homme et d'intelligence dans la gestion du ballon, bien aidé sur ce point par la rentrée de Bodmer à la place de Clerc, l'OL put alors disputer contre Barcelone un autre type de match, tout aussi ouvert mais plus équilibré, contre un Barça plus humain et fatalement moins clinique dans son exécution. Sans les hors-jeu de Benzema - trois encore, pour l'attaquant le plus souvent signalé du tournoi -, sans les soupçons de précipitation qui gangrenèrent encore quelques situations intéressantes dans la moitié de terrain barcelonaise, le champion de France aurait pu imposer, à ce Barça qui en fera rêver d'autres, le combat qu'il projetait. Benzema gâcha un ballon de 3-4 à la 83e minute, créant les conditions d'un triomphe à la romaine. A la dernière seconde, Keita, lancé par Guardiola pour serrer le jeu, fut l'auteur de l'estocade. Celle d'une douleur historique. Lyon n'avait jamais autant encaissé de buts en un match de Ligue des champions.
Lloris avait eu chaud quatre fois, déjà, quand Henry ouvrit le score, presque fatalement, à la 25e, sur une action rudimentaire - passe en profondeur de Marquez - que le Français transforma en but grâce à son contrôle orienté et la couverture de Boumsong. Henry devint l'idole de la soirée en doublant la mise deux minutes plus tard sur une passe de Xavi, à l'issue d'une séquence de jeu plus horizontale, puis en livrant une passe décisive pour Eto'o sans pitié au point de penalty (43e). Entre-temps, Messi avait assuré le 3-0 en effaçant Grosso, Delgado, Boumsong, Cris et pris un relais sur Eto'o. Démissionnaires, absents et le regard vidé face à ces monstres qui glissaient sur le billard, les Lyonnais ne possédaient plus rien à quoi se raccrocher, et la réduction du score de Makoun, d'une tête en pleine lucarne, sur la deuxième incursion lyonnaise en terre adverse, sembla un heureux hasard (4-1). Six buts en vingt-quatre minutes de jeu, c'est le spectacle complètement fou que put applaudir le Camp Nou lorsque Lyon revint à 4-2 grâce à Juninho, suite à une percée de Delgado intelligemment oubliée par Benzema à la 48e minute.
Benzema manque le 3-4
Alors, l'OL se mit à maudire cette première période de chute libre. Avec plus d'agressivité sur l'homme et d'intelligence dans la gestion du ballon, bien aidé sur ce point par la rentrée de Bodmer à la place de Clerc, l'OL put alors disputer contre Barcelone un autre type de match, tout aussi ouvert mais plus équilibré, contre un Barça plus humain et fatalement moins clinique dans son exécution. Sans les hors-jeu de Benzema - trois encore, pour l'attaquant le plus souvent signalé du tournoi -, sans les soupçons de précipitation qui gangrenèrent encore quelques situations intéressantes dans la moitié de terrain barcelonaise, le champion de France aurait pu imposer, à ce Barça qui en fera rêver d'autres, le combat qu'il projetait. Benzema gâcha un ballon de 3-4 à la 83e minute, créant les conditions d'un triomphe à la romaine. A la dernière seconde, Keita, lancé par Guardiola pour serrer le jeu, fut l'auteur de l'estocade. Celle d'une douleur historique. Lyon n'avait jamais autant encaissé de buts en un match de Ligue des champions.
L'Equipe.fr
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